mercredi 23 janvier 2013

Sénégal - Jour 4

(cliquer sur les photos pour les agrandir)

Arrivée par la plage hier, donc départ par la plage ce matin. Très vite, nous arrivons dans une espèce de village de toubabs : beaucoup de maisons, rivalisant d'expériences architecturales , longent ce bord de plage. Il s'agirait là d'un ensemble de maisons d’expatriés touristes, mais actuellement toutes sont/semblent vides; tous rassemblés au même endroit (ne surtout, surtout pas se mêler à la population locale ! ) l'impression de village fantôme est très forte.
Calao à bec rouge, oiseau au vol très gracieux
et au chant reconnaissable


Comme souvent, nous voyons aussi les début de constructions de nombreuses maisons abandonnées avant la fin. Comme nous explique Doudou, plusieurs raisons à cela : déjà une raison parfois  juridique : maison pas finie = pas d'impôt. Ensuite, aussi près de l'eau, les terrains ne sont pas toujours réellement constructibles même si les autorisations sont délivrées, de plus les matériaux utilisés ne sont pas toujours adéquats dans un soucis d'économie (ne pas utiliser du béton marin pose très vite des problèmes en bordure d'océan) ...


Mais nous apprenons qu'aussi, plus fréquemment, il semblerait que posséder une maison 'en dur' étant un signe de réussite, comme posséder une voiture d'ailleurs (quel que soit son état), de nombreux Sénégalais commencent la construction dès que possible, sans attendre d'avoir la totalité du capital; et crise oblige, quand on a plus de sous, on attends et on laisse la construction en l'état. Du coup des panneaux 'A vendre' pullulent sur des maisons en état d'avancement plutôt aléatoire.

Tous ces squelettes de maisons abandonnées me rappelle furieusement la Corse et la Grèce.

Chemin faisant, nous essayons de traverser un bras de mer afin de visiter un chemin très prisé par les oiseaux au coeur de la végétation en bordure de mer. Mais l'océan à été trop capricieux ces derniers jours, et le guet semble avoir disparu; à regrets nous faisons demi-tour, ceci ne nous empêchant pas de continuer à nous extasier devant la multitude et la diversité des oiseaux alentours. Retour à la savane !
Un zébu très curieux
Notre copain l'astre solaire étant de très bonne humeur aujourd'hui, la pause repas à l'ombre d'un imposant baobab se prolongera un peu plus et nous voilà repartis. Nous longeons actuellement la mangrove (Écosystème fragile caractéristique des littoraux tropicaux); fortement menacée jusqu'il y a quelques années, de nombreux plans de sauvegardes ont été lancés, et un peu partout autour de nous des panneaux indiquent les zones de reboisement naissant. Domaine privilégié d'une faune spécifique (dont les Hyènes), nous débarquons en plein milieu qu'une zone extrêmement verte , comme une immense et infinie oasis au milieu du désert que semble être le tan. Le contraste est frappant.
On nous avait annoncé que cet après-midi, nous visiterions l'île de Fadiouth appelée communément 'l'île aux coquillages'. En bons sceptique, j'imagine une petite île avec 4 coquillages sur la plage et 10 paillotes de souvenirs à vendre. Pas du tout ! Nous arrivons aux abords du village où nous échangeons notre guide (qui reste avec les chevaux) contre un autre (habitant du village) qui nous emmène à la découverte de cette particularité Sénégalaise. Parfois considéré comme 'le plus beau village du Sénégal', la toute première particularité de Fadiouth réside dans ces habitants : plus de 90% de chrétiens et seulement environ 2-3% de musulmans; ces chiffres étant presque l'exact opposé de la répartition religieuse du reste du pays.
En suivant notre guide qui nous fera commencer la visite par le cimetière du village, nous découvrons deux autres particularités : ici se côtoient sans distinction les tombes musulmanes et les tombes chrétiennes (la consonance des prénoms inscrits étant pour nous le seul moyen d'en déduire les préférences religieuses des défunts), le tout dans un immense espace plutôt vert et clair (contrairement à nos tristes cimetières grisâtres , et le sol ... est ENTIÈREMENT en coquillages ! Notre guide nous explique qu'il en est de même pour toute l'île !

Cimetière mixte (chrétien et musulman)
La principale ressource du village , à part le tourisme qui à pu s'y développer, est la pêche, surtout aux coquillages qui sont très nombreux dans ces eaux peu profondes en bordure de la mangrove. Notre guide nous explique que les habitants pêchant les coquillages jettent au sol les milliers de coquilles et, devant certains tas trop imposants, viennent les déposer au cimetière pour maintenir un niveau de sol.
Nous traversons une passerelle pour accéder au village lui-même et nous décrit le principe communautaire : le village est décomposé en six quartiers possédant chacun son chef de quartier (un homme forcément) et sa place des palabres (place de village où seuls les hommes viennent discuter des problèmes du village). Si une solution ne peut pas être trouvée par l'un ou les six chefs de quartiers, alors seulement une demande d'assistance est faite aux autorités légales du village voisin.
Nous n'avons que très (trop) peu de temps, le point de rendez-vous étant encore loin, aussi nous devons écourter notre visite du village.


Laissant derrière nous ce joyaux niché entre la forêt le ciel et l'eau, nous voilà repartis sur les routes. Nous traversons plusieurs lagunes, les pieds au frais dans l'eau et nous rejoignons finalement notre destination : Fadial.
Nous sommes ici non pas dans un des beaux hôtels/camps que nous avons eu jusqu'ici mais chez l'équivalent de nos chambres d'hôtes. Repas maison préparé par la fille de notre hôtesse, douche en extérieur (un trou dans une dalle en béton, des seaux d'eau réchauffée au soleil : ma meilleure douche du séjour, un bonheur !), case unique commune simple et fraîche , nous finirons la soirée au chant des grillons à écouter les histoires de Doudou au coin d'un feu de mangier.

Tout va plutôt bien...



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